Outre la popularité d’Animés tels que One Piece, Dragon Ball et Naruto, le marché du Manga ne fait que croitre, la France étant le deuxième plus grand consommateur de Manga après le Japon. Ces bandes dessinées japonaises, lues dans le sens inverse de notre mode de lecture habituel, constituent l’un des rares segments du secteur du livre en expansion dans une société où la lecture est de moins en moins pratiquée. De surcroît, la mise en place du Pass Culture pour les jeunes de moins de 18 ans a stimulé les ventes de ce secteur, suscitant des interrogations de la part de l’Etat sur la place de la culture pour les jeunes et la pertinence des manga dans ce contexte.
Que vous soyez un.e Otaku désireux d’en apprendre d’avantage sur sa passion ou bien simplement une personne lambda curieuse de comprendre ce phénomène, je vous invite, à travers cette article, à découvrir avec moi les Mangas et les Animés en passant par leurs origines, Les genres de Mangas et leur publication au Japon, le tout saupoudrer d’exemples Mangas.
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- L’origine des Mangas
- L’apparition des Animés
- Les genres de Mangas
- La publication des Mangas au Japon
L’origine des Mangas
Le Manga, cette forme d’art populaire japonais aux styles et aux genres variés, possède des racines historiques profondes qui remontent à des siècles. L’histoire du manga est un voyage captivant à travers le temps, marqué par l’innovation, la créativité et l’évolution constante de cet art graphique apprécié dans le monde entier.
Les origines du manga remontent aux emaki, premiers rouleaux narratifs illustrés datant de l’époque de Nara au 8e siècle, ainsi qu’aux Ehon, livres d’estampes ukiyo-e de l’époque Edo.
En 1814, le célèbre peintre Hokusai, reconnu pour son œuvre emblématique La Grande Vague de Kanagawa, a introduit le terme Manga pour désigner ses carnets de croquis. Ce mot visait à exprimer l’idée de dessins esquissés rapidement. Les recueils d’illustrations intitulés Hokusai manga présentaient des scènes de la vie quotidienne, des paysages, des éléments naturels, des représentations de la mythologie et des esprits japonais. Ces œuvres ont rencontré un vif succès tant au Japon qu’à l’étranger.
Durant l’ère Meiji, marquée par la fin de la politique d’isolement du Japon, les influences occidentales ont grandement impacté le pays. Le Japon entame alors sa modernisation, s’inspirant des modèles économiques et industriels de l’Occident, ce qui entraîne une évolution des formes d’art et d’expression.
Des caricaturistes européens tels que Wirgman ou Ferdinand Bigot ont contribué à l’émergence des bandes dessinées dans la presse japonaise, alors que le pays s’ouvrait davantage aux influences étrangères.
Le premier Manga reconnu remonte à 1902, sous la forme d’une bande dessinée humoristique publiée dans le Journal Jiji Shinpō. Son créateur, Rakuten Kitazawa, a illustré une adaptation du célèbre film court français des frères Lumière, L’Arroseur arrosé. Il est ainsi le premier à réutiliser le terme Manga après Hokusai. En outre, l’artiste se définissait lui-même comme un Mangaka, marquant ainsi le début de l’utilisation de ce terme pour désigner les créateurs de manga.
Par la suite, influencé par la presse satirique anglo-saxonne, le peintre a lancé son propre magazine, le Tokyo Puck. Grâce à ses caricatures acerbes et à ses nombreuses œuvres telles que Kodomo no tomo et Shōnen Kurabu (le club des garçons), Kitazawa a été reconnu comme l’un des pionniers du Manga.
Ainsi, le Manga japonais trouve ses origines dans la presse écrite, où il s’est imposé comme un nouveau moyen d’expression avant d’évoluer vers sa forme actuelle.
Pendant les années 40, il a été utilisé à des fins de propagande par le gouvernement japonais.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le phénomène du Manga a explosé sous l’influence des comics américains. Les mangas sont devenus un moyen d’évasion pour une population confrontée à de grandes difficultés. Le talentueux dessinateur Osamu Tezuka a grandement contribué à l’essor du manga moderne.
De plus, en tant que Mangaka, Tezuka a créé de nombreuses œuvres variées telles que La nouvelle Ile aux Trésors ou Astro, le petit Robot.
Il a révolutionné l’art du Manga en s’inspirant du cinéma pour ses plans, cadrages et angles de vue. La signature de l’auteur se reconnaît également à ses personnages aux grands yeux expressifs, inspirés des yeux de Bambi, devenus emblématiques de tous les Mangas. C’est pourquoi Osamu Tezuka est surnommé le Dieu du Manga au Japon.
L’apparition des Animés
Tezuka est souvent comparé à Disney, dont il était un fervent admirateur, en raison de l’ampleur de son œuvre, 700 œuvres originales répertoriées, et de sa capacité à la décliner sur différents supports. En effet, Tezuka a également été animateur et producteur de dessins animés, ayant fondé son propre studio en 1961, Mushi productions, puis en 1973, Tezuka productions. Il a même été à l’origine du premier Animé, série d’animation japonaise, en 1963, adapté de son œuvre Tetsuwan Atom.
Encore une fois, Tezuka Osamu a joué un rôle crucial dans la modernisation et la diffusion du Manga en fondant sa propre société de production. Les Japonais ont ainsi pu suivre les aventures de son héros Astro, le petit robot, sur le petit écran. À partir des années 1980, l’adaptation en Animé de ses Mangas a été considérée comme l’apogée de la carrière du Mangaka.
C’est ainsi que ces personnages ont voyagé jusqu’en France, où les chaînes de télévision les ont diffusés. Goldorak, Albator, Candy ou Capitaine Flam ont conquis les enfants, les adolescents et les jeunes adultes, qui se sont progressivement tournés vers le Manga papier. Les grands éditeurs français de bandes dessinées, notamment Glénat, ont rapidement saisi le potentiel de ce marché. Certains passionnés ont même décidé de se lancer dans la création, marquant ainsi le début du manga français.
Les genres de Mangas
Êtes-vous plutôt Shônen, Shôjo ou Seinen ? Si vous ne connaissez pas ces termes pas de panique, je suis la pour vous expliquer. Ces termes correspondent à des publics cibles basées sur l’âge et le sexe des lecteurs dans la culture Manga. Le Shônen est destiné aux jeunes garçons, le Shôjo aux jeunes filles, tandis que le Seinen s’adresse davantage aux adultes.Voici une analyse détaillée de chaque genre pour mieux les appréhender. Il est important de noter que ces classifications ne limitent pas les lecteurs à une catégorie spécifique, chacun est libre d’explorer différents genres en fonction de ses goûts. Au Japon, cette segmentation permet de classer les œuvres en fonction des thèmes abordés. En outre, je vous propose quelques titres incontournables de chaque genre pour vous aider à mieux les appréhender et peut-être découvrir des œuvres qui pourraient vous plaire.
Commençons avec le Kodomo qui cible un public de moins de 10 ans, donc principalement les enfants. Très populaire au Japon, il propose une variété de sagas qui plaisent à différentes générations et tranches d’âge. Ces mangas peuvent convenir aussi bien aux jeunes filles qu’aux jeunes garçons, en fonction des préférences et des thèmes abordés. Parmi les titres emblématiques, on retrouve des œuvres telles que Chi, une vie de chat, Kilari, ainsi que le célèbre Pokémon, qui reste un incontournable pour les petits et les grands enfants.
Continuons avec le Shônen qui cible des jeunes garçons entre 8 et 18 ans. Cette fois nous suivons les aventures de jeunes héros de jeunes héros courageux confrontés à l’adversité. Les protagonistes affrontent des ennemis menaçant la paix mondiale, privilégiant souvent la coopération et l’amitié pour triompher. Parmi les sagas phares de ce genre, on retrouve des titres tels que Dragon Ball, suivant les péripéties de Son Goku à la recherche des boules de cristal, Naruto, l’histoire d’un jeune ninja aspirant à devenir Hokage, et One Piece, relatant l’aventure d’un jeune homme voguant sur les mers pour devenir le roi des pirates.
Place maintenant à son équivalent ciblant les jeunes filles entre 8 et 18 ans, le Shôjo. Celui-ci se distingue du Shônen par la profondeur psychologique de ses personnages, mettant en avant le romantisme et les émotions, ce genre explore les sentiments des héros de manière introspective. Il est souvent associé au genre Slice of Life, offrant des récits sur la vie quotidienne des adolescents. Des œuvres telles que Maid Sama, Orange, Fruit Basket ou L-DK capturent l’attention des lecteurs avec leurs intrigues romantiques, voir leurs touches de fantasy. Pour des récits plus complexes, des titres comme Nana racontent l’histoire de deux jeunes femmes devenues colocataires et meilleures amies, dont la vie est chamboulée par l’arrivée de garçons.
Continuons avec le Seinen ciblant les hommes adultes. Il a marqué l’histoire de la culture populaire et a profondément influencé les esprits des fans de science-fiction et de romans d’anticipation. Les mangas Seinen explorent souvent le thème du pouvoir, critiquant le fonctionnement des sociétés modernes soumises à des intérêts politiques ou privés cherchant à asservir l’humanité. Des œuvres telles que Akira, Gunnm et Ghost in the Shell mettent en scène des héros humains ou cyborgs luttant pour des conditions de vie dignes. Des titres comme Monster et 20th Century Boys interrogent la place de l’homme dans le monde, abordant respectivement les abus de la science et l’influence des gourous en période de crise sociale. Berserk, un manga historique et gore, occupe une place de choix avec son héros vêtu d’une imposante armure, semant la destruction sur son passage. Malheureusement, l’auteur de Berserk est décédé en 2021, laissant son œuvre inachevée et reprise par le studio Gaga.
Place maintenant à son équivalent ciblant les femmes adultes, le Josei. Genre plus confidentiel qui aborde des sujets sérieux et matures tels que les relations, le travail, la société et la sexualité. Des mangas comme Perfect World, Kimi wa Pet et Les fleurs du passé offrent des récits touchants mêlant sensibilité, cohabitation et révélations. Le Josei explore des thématiques profondes avec une touche de surnaturel, de comédie et d’amour, captivant les lecteurs adultes.
Intéressons nous maintenant au Yaoi mettant en scène des romances entre hommes et visant principalement un public féminin. Ce genre, reconnu depuis les années 70, propose des relations douces ou explicites entre hommes. Des œuvres comme Given explorent des thèmes musicaux et émotionnels, mettant en lumière des personnages aux traumas profonds.
Place maintenant à son équivalent mettant en scène des romances entre femmes, le Yuri, visant principalement un public masculin. Ces spécificités sont les mêmes que le Yaoi, cependant, contrairement aux Yaoi, le Yuri offre une analyse approfondie des personnages et des relations. Des mangas tels que Citrus explorent les dynamiques familiales et scolaires, mêlant querelles et amour au sein de l’intrigue.
Pour finir, un genre un peu plus particulier, le Hentaï qui est quant à lui un genre de manga sexuel destiné à un public spécifique, réservé aux adultes en raison de ses scènes explicites et perverses. Ce genre est strictement interdit aux mineurs et propose des contenus réservés à un lectorat averti.
La publication des Mangas au Japon
Au Japon, la publication des mangas se fait différemment par rapport à la France, du moins au départ. Avant d’être publié sous forme de tome comme on les trouve en librairie, un Manga passe d’abord par un autre format : le magazine de prépublication.
Les artistes, appelés Mangakas, doivent d’abord présenter les premiers chapitres de leur œuvre dans des magazines hebdomadaires ou mensuels édités par des maisons d’édition telles que Kodansha ou Shueisha. Ces chapitres sont soumis au vote du public pour évaluer leur popularité avant la publication du tome complet. Les Mangakas doivent respecter un rythme intense en produisant un chapitre par semaine ou par mois, tout en continuant à développer leur histoire et en collaborant avec leur éditeur pour apporter d’éventuelles modifications. Leur récompense est de voir leur série publiée, voire même adaptée en Animé ou en jeu vidéo.
Le célèbre magazine de prépublication Shonen Jump est connu pour avoir lancé des titres devenus mondialement populaires tels que One Piece, My Hero Academia et Jujutsu Kaisen. Cependant, il existe de nombreux autres magazines avec des fréquences de publication variables. Ces magazines, vendus à un prix abordable d’environ deux euros pour 500 pages, utilisent généralement un papier et une encre de moindre qualité. Il est à noter que le système de prépublication tend à se digitaliser de plus en plus. Les magazines se distinguent non seulement par leur fréquence de parution, mais aussi par le genre de mangas qu’ils proposent, comme le shonen, le seinen, le shojo, le kodomo, etc.
Voici quelques exemples de magazine de prépublication :
- Weekly Shônen Jump, édité par Shueisha, est le leader du marché japonais. Publié chaque semaine, ce magazine met en avant des mangas de genre shônen et a lancé certains des plus grands succès du genre tels que Saint Seiya, One Piece, Naruto, Dragon Ball…
- Weekly Shōnen Magazine, édité par Kôdansha, est un magazine de prépublication hebdomadaire qui propose également des mangas du genre shônen. On y trouve des titres célèbres tels que Ashita no Joe, Devilman, GTO, Fairy Tail…
- CoroCoro Comic, édité par Shôgakukan, est un magazine de prépublication mensuel axé sur les mangas de genre kôdomo, comprenant des séries telles que Doraemon ou les titres issus de la licence Pokémon.
- Afternoon, édité par Kôdansha, est un magazine de prépublication mensuel qui se concentre sur les mangas de genre seinen. On y découvre des séries comme Ah! My Goddess, Genshiken, Vinland Saga…
- Hana to Yume, édité par Hakusensha, est un magazine de prépublication bimensuel mettant en avant des mangas shojo. Parmi les titres phares figurent Divine Nanami, Fruit Basket…
- Emerald, édité par Kadokawa, est un magazine de prépublication trimestriel spécialisé dans les mangas yaoi, incluant des séries telles que Sekai Ichi Hatsukoi, Junjou Romantica, Kamisama Darling…
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Musasian vous remercie pour la lecture de cet article et vous souhaite une bonne lecture des prochains articles ! N’hésitez pas à me donner vos avis et remarques en commentaire 🙂
Sources
- https://www.youtube.com/watch?v=Vvlj4QjXXT0&pp=ygUTaGlzdG9pcmUgZGVzIG1hbmdhcw%3D%3D
- https://www.youtube.com/watch?v=hYb-6DQmthI
- https://www.youtube.com/watch?v=0YXNjxO-ubg
- https://www.youtube.com/watch?v=h1zlIpvr_bs
- https://leclaireur.fnac.com/selection/cp45821-le-manga-quelles-sont-les-differentes-categories-du-manga/
- https://zoolemag.com/actualites/articles/2024/01/1827-les-magazines-de-prepublication-au-japon
- https://universdujapon.com/blogs/japon/histoire-du-manga
- https://leperreux94.bibenligne.fr/node/content/nid/243204